Le gouvernement fédéral s’active à un plan d’actions visant à renforcer le dialogue et le vivre-ensemble
Ce vendredi 9 février, le Kern a donné mandat à la Secrétaire d’Etat à l'Égalité des genres, à l'Égalité des chances et à la Diversité, Marie-Colline Leroy, pour examiner la meilleure façon de mettre en œuvre les propositions d’actions formulées par les expert.e.s qui ont participé à une table-ronde en vue de renforcer le dialogue et le maintien de la cohésion au sein de la société belge.
Parmi les actions proposées : une année de la diversité culturelle ainsi que la mise en place d’une assemblée composée de citoyens tirés au sort qui pourrait avoir comme objectif de formuler des recommandations sur une thématique liée au dialogue interculturel.
Le 9 novembre dernier, le Gouvernement fédéral a décidé de réunir des experts connus pour leur engagement pour la paix et le dialogue. Cette initiative s’inscrivait à la suite de la résurgence du conflit israélo-palestinien et des violences subies par les populations civiles sur place et de leur impact possible sur la société belge.
La polarisation extrême des points de vue et l’instrumentalisation du conflit peuvent nourrir le repli sur soi et les haines. Antisémitisme, islamophobie, racisme : les conséquences possibles en matière de sécurité ou de discriminations à l’encontre de divers groupes au sein de notre société doivent nous inciter à une vigilance accrue.
Les huit expert.e.s. désignés se sont réunis à quatre reprises sous la présidence de la Secrétaire d’Etat et en présence, à titre d’observateurs, de représentants de la Communauté flamande et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Les experts ont, dans un premier temps, partagé les constats/défis auxquels la société belge est confrontée en termes de maintien du dialogue et de la cohésion sociale. Dans un deuxième temps, ils ont identifié les conditions et les pistes d’actions qui permettraient de dépasser le repli sur soi, d’éviter la montée des haines et de restaurer la capacité de dialoguer et de débattre entre citoyens.
Au final, les experts se sont accordés sur différentes pistes d’actions :
- la mise en place d’une année de la diversité culturelle. Cette année aurait pour objectif de promouvoir la diversité culturelle en Belgique à travers un programme varié d'événements (programmation culturelle, conférences, débats, recherches, mises à jour des assises interculturelles, campagne nationale sur le vivre-ensemble…) ;
- une amélioration de la modération des réseaux sociaux par le biais de différentes initiatives (législation, charte, procédure de signalement…) visant à combattre les messages discriminatoires et haineux sur les médias sociaux et les sites web ;
- le maintien et le renforcement des politiques existantes (mécanisme, plan, législation,) en matière de lutte contre toutes les formes de racisme : cette perspective pourrait se traduire notamment par l’aboutissement d’un plan interfédéral de lutte contre le racisme ;
- une invitation aux autorités politiques à rappeler les principes des droits fondamentaux (droits humains, droit international) dans leurs expressions ;
- un inventaire, par le pouvoir fédéral, des initiatives existantes menées par les différents niveaux de pouvoir en termes de dialogue interculturel dont des outils de formation sur la gestion de la controverse qui peuvent être mis à disposition des encadrants (formateurs, animateurs, enseignants,…) ;
- une recherche qualitative et participative qui aurait pour objectif l’élaboration de recommandations pour un récit commun d’un “nous” partagé dans un contexte de prévention de toutes les formes de racisme ;
- enfin, les membres de la table ronde ont suggéré la poursuite du travail mené par les différents niveaux de pouvoir mais aussi d’associer les citoyens à la réflexion à travers la constitution, par le parlement fédéral, d’une assemblée composée de citoyens tirés au sort et qui aurait comme objectif de formuler des recommandations sur une thématique liée au dialogue interculturel.
À la demande du gouvernement fédéral, la secrétaire d'État Leroy va maintenant examiner la meilleure façon de mettre en œuvre ces actions.
Alexander De Croo, Premier ministre : « Notre pays est riche de sa diversité. En Belgique, nous sommes libres d'être qui nous sommes : riches de nos convictions, nos origines, notre passé. C'est l'essence même de la démocratie, et elle comprend une capacité à s'écouter, se respecter, se projeter à la place de l'autre. Dans un monde de plus en plus complexe et polarisé, cette capacité de dialogue peut très vite s'effacer. Or là où le dialogue s’efface, la haine peut prendre le dessus. Il est de notre devoir d'en être conscients et de travailler à cet enjeu."
Marie-Colline Leroy, secrétaire d’Etat : « Je remercie les experts pour leur travail de qualité et m’engage à y donner suite. Il est de notre responsabilité de travailler au maintien d’une société ouverte qui nourrit un climat d’ouverture, de tolérance et de respect mutuel entre toutes les personnes habitant notre pays, y compris et d’autant plus dans un contexte troublé par la situation internationale. Les propositions formulées sont autant de balises pour la poursuite du travail mené sur ces enjeux. »