Communiqué de presse

Un nouveau site pour prévenir les comportements sexuels inappropriés et illégaux en ligne

Le nouveau site www.violencessexuellesenligne.be permet de prévenir les comportements sexuels inappropriés en ligne en permettant de mieux comprendre les limites. Il s’adresse à tout le monde et notamment aux personnes concernées, qu’elles soient victimes, témoins ou auteurs.

Le monde numérique est encore trop souvent un Far West, y compris en termes de comportements sexuels.

Selon une étude réalisée par Plan International, plus de la moitié des filles et des jeunes femmes sont victimes de harcèlement sexuel en ligne dans le monde. Parmi les problèmes pointés, il s’avère que les victimes, les auteurs et les spectateurs ne savent pas suffisamment ce qui peut ou ne peut pas être fait, ni ce qui est punissable.

Le nouveau site web www.violencessexuellesenligne.be, commandé par la secrétaire d'État à l'égalité des genres, Marie-Colline Leroy, vise à apporter une réponse accessible et claire, contribuant ainsi à réduire la violence sexuelle numérique.

Selon une étude commandée par l'Institut pour l'égalité entre les femmes et les hommes (IEFH)[1], 1 % des Belges ont été victimes de la diffusion en ligne d’images intimes sans leur consentement. Par ailleurs, 1 victime sur 4 interrogée ignorait que des clichés avaient été réalisés. 15 % des femmes déclarent par ailleurs avoir été prises en photo sous la pression, contre 3% des hommes. 15 % des femmes ont déjà reçu une photo non désirée montrant l'expéditeur nu. Chez les hommes, ce chiffre est de 7 %.

Le nouveau site web décrit 21 situations concrètes qui mettent en scène des comportements en ligne qui questionnent ou dépassent les limites dont celles du consentement : partage de photos intimes, messages sexuels d’un supérieur, dickpicks, mise en ligne d’actes sexuels, ... Pour chaque situation, le site indique clairement ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas, ainsi que la législation qui s'applique ou ne s'applique pas. Vous pouvez découvrir comment réagir en tant que victime, en tant que témoin et même en tant qu'auteur d'une infraction notamment pour tenter de réparer le préjudice causé dans la mesure du possible.

Le nouveau site s'adresse explicitement aux (jeunes) adultes. Pour les mineurs, il vient en complément du travail de Child Focus qui reste référant pour toute question les concernant.

La boîte à outils accorde une grande attention au concept de « consentement ». Il s'agit d'une notion importante pour vérifier si un comportement inapproprié a lieu.

La secrétaire d'État à l'égalité des genres, Marie-Colline, remercie l’IEFH, l’association Garance et toutes les personnes qui ont collaboré à l'élaboration de la boîte à outils contre la violence sexuelle en ligne :

« Les comportements sexuels inappropriés et la violence en ligne sont un problème courant qui peut avoir des conséquences majeures pour les victimes, principalement les femmes. Avec ce nouveau site, nous voulons indiquer très clairement ce qui peut et ne peut pas être fait, afin que les gens sachent quand quelqu'un dépasse les bornes et puissent réagir correctement. Les auteurs ne pourront plus se réfugier derrière l'argument selon lequel ils ne savaient pas. »

Au cours de la législature écoulée, le gouvernement fédéral a travaillé dans plusieurs domaines pour lutter contre la violence sexuelle en ligne. Le code pénal a notamment été mis à jour, ce qui permettra à l'avenir de lutter plus facilement contre le harcèlement en ligne et hors ligne. Il a été précisé, par exemple, que l'envoi de « dickpics » est également punissable tout comme le harcèlement.

Une modification récente de la loi permet aux juges d'imposer aux sociétés telles que Meta et Google, le retrait d’images de leurs plates-formes. La justice s'est également vu offrir davantage de possibilités pour poursuivre les auteurs de ces actes en étant en mesure de les identifier plus rapidement. Par exemple, les plateformes et autres géants du web peuvent désormais être obligés de fournir des informations sur les personnes qui distribuent et même exploitent ces images. La directive européenne contre la violence à l'égard des femmes vise également à lutter contre la cyberviolence.

En matière de prévention, à la demande du Secrétariat d'Etat à l'égalité des genres, les organisations Plan International et Plan Sacha se sont rendues dans les festivals et les campus belges pour sensibiliser les jeunes aux violences sexuelles.

Le nouvel outil s'inscrit dans le cadre de ces efforts visant à informer au mieux les citoyens. L’association Garance a élaboré cette boîte à outils à la demande de l’IEFH. Michel Pasteel, directeur de l’IEFH, explique :

« Les adultes et jeunes adultes sont souvent oubliés lorsqu'il s'agit de sensibiliser à la transgression et à la violence sexuelle en ligne. Les enfants et les jeunes sont parfois informés mais ils ne sont pas les seuls à utiliser des technologies telles que les smartphones et les médias sociaux et à se poser des questions sur leur propre comportement en ligne ou celui des autres. Avec cette boîte à outils, qui met en lumière diverses situations dans différents contextes comme, par exemple, au travail, nous voulons également fournir aux adultes et jeunes adultes des outils pour reconnaître les comportements sexuels inappropriés et la violence en ligne et pour réagir de manière appropriée. »

Un groupe de pilotage et des experts, notamment juridique ont contribué à la création de l’outil développé par Garance dont l’expertise est reconnue en matière de lutte contre la violence fondée sur le genre ainsi que de prévention primaire. L’information sur le site www.violencessexuellesenligne.be sera largement partagée vers la société civile et aux acteurs clefs qui travaillent sur les questions de violences sexuelles en ligne. L’IEFH poursuivra également le travail de diffusion. Des contacts seront par ailleurs pris auprès des régions et communautés dans l’objectif de renforcer la diffusion vers les publics cibles, en particulier les jeunes adultes.