Ouverture du Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles de la province de Luxembourg (Arlon)
Le Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) dans l’arrondissement judiciaire du Luxembourg ouvre ses portes ce jeudi 9 novembre 2023. Installé au sein de l’hôpital Vivalia d’Arlon, ce CPVS constitue une réelle avancée en matière de prise en charge des violences sexuelles dans notre région en offrant une infrastructure permettant d’apporter l’aide et les soins adéquats aux victimes de ce type de violences. Divers acteurs travailleront en étroite collaboration : l’intercommunale Vivalia, les 6 zones de Police du Luxembourg ainsi que le Parquet de l’arrondissement judiciaire du Luxembourg et enfin, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.
Ce CPVS est le 10ème ouvert en Belgique, à l’initiative du Gouvernement fédéral, portée et coordonnée par la secrétaire d’Etat à l’Egalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité, Marie-Colline Leroy en collaboration avec le ministre des Affaires sociales et de la Santé Publique, Frank Vandenbroucke, le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt et la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden.
Une prise en charge essentielle et adaptée aux victimes de violences sexuelles en phase aigüe
Ce CPVS, opérationnel à partir du 9 novembre, est un lieu d’accueil pour toutes les victimes de violences sexuelles quel que soit leur âge, leur orientation sexuelle, leur situation administrative, etc.
Le CPVS du Luxembourg sera provisoirement ouvert tous les jours de 9h à 20h. En dehors de cet horaire d’ouverture, les victimes de violences sexuelles seront admises via les urgences de l’hôpital afin de bénéficier d’une prise en charge adéquate par un-e médecin. A terme, le CPVS sera accessible 24h/24, 7j/7.
Le CPVS offre en un seul lieu une prise en charge médicale et médico-légale, un soutien et suivi psychologique. Les victimes ont également la possibilité d’y déposer plainte, si elles le souhaitent. Le CPVS comprend les espaces nécessaires à une prise en charge de qualité : une salle d'accueil, des salles de consultation équipées, une salle de bain, une salle de conservation des prélèvements, un bureau de consultation pour le-la psychologue et une salle sécurisée pour les auditions, un secrétariat, une zone de détente et une cuisine.
Pour Yves PLANCHARD, Président de Vivalia, « l’ouverture de ce CPVS s’inscrit dans la continuité du travail déjà effectué actuellement en faveur des victimes de violences sexuelles au sein du service de gynécologie et de la maternité de l’hôpital d’Arlon en pleine collaboration avec la Province du Luxembourg avec laquelle nous avions rentré un dossier commun. Cette structure de proximité implantée à Arlon apportera une vraie plus-value et évitera désormais aux victimes d’agression sexuelle – déjà éprouvées – de devoir se rendre à Liège ou Namur pour bénéficier d’une prise en charge et d’une aide essentielle. »
Pour le Parquet de l’arrondissement judiciaire du Luxembourg, « la lutte contre toutes les formes d’agression sexuelle constitue une priorité absolue ! Chaque victime mérite une prise en charge rassurante et de qualité. Grâce à l’ouverture du CPVS sur l’arrondissement judiciaire du Luxembourg, une victime – sans distinction d’âge, de sexe, d’orientation sexuelle, de situation administrative, …- recevra un accueil psychologique et médico-légal ainsi qu’un accompagnement dans ses démarches à l’égard des autorités judiciaires. Justice, Police et Hôpital mutualisent ainsi leur force dans la lutte sans relâche contre cette criminalité. »
Depuis sa création, la Police intégrée et structurée à deux niveaux n'a eu de cesse de développer et renforcer la qualité de son accueil aux victimes qui nécessite écoute, assistance et orientation. Les 6 Zones de Police Locale de l'Arrondissement judiciaire du Luxembourg, ainsi que les unités de la Police Fédérale, « se sont toujours pleinement inscrites dans cette approche et ont répondu présentes au projet d'ouverture d'un CPVS en province de Luxembourg. Fortes de cette nouvelle structure, les unités de la Police Locale et Fédérale se réjouissent de pouvoir compter sur une collaboration pleine et entière de l'intercommunale de Vivalia afin de garantir une prise en charge optimum des victimes de violences sexuelles. »
Marie-Colline LEROY, Secrétaire d’Etat à l’Egalité des genres : « Environ 6 belges sur 10, et principalement des femmes, ont été victimes de violences sexuelles au cours de leur vie. Entre 2017 et 2022, le réseau des Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) a accueilli 8230 victimes. Ces chiffres glaçants nous rappellent la nécessité d’avoir des centres accessibles permettant une prise en charge complète et au rythme de la victime au niveau national. Le CPVS de Luxembourg est le 10ème centre ouvert depuis 2017. Son ouverture concrétise un engagement du Secrétariat d’Etat : permettre à chaque victime de disposer d’un accueil et d’une prise en charge dans un CPVS à moins d’une heure de l’endroit où elle se trouve. Dans ce type de situation, l’accessibilité des CPVS améliore la qualité de la prise en charge des victimes et peut permettre une meilleure indentification des auteurs. Je remercie les différents acteurs engagés dans la concrétisation de ce projet. »
Frank Vandenbroucke, ministre de la Santé : « Nous vivons une réalité inquiétante et regrettable, dans laquelle les femmes en particulier, mais aussi des hommes, sont encore trop souvent harcelés, agressés ou mêmes violés. Face à un événement aussi traumatisant, il est essentiel d'accueillir chaque victime dans un environnement sécurisé le plus rapidement possible, et surtout de lui offrir l'aide adéquate : une aide sur mesure et à son propre rythme. En tant que ministre de la Santé publique, j'ai immédiatement apporté mon soutien à la création des centres de prise en charge spécialisée dans tout le pays. Cette approche intégrée fait ses preuves depuis 2017, elle doit continuer à être soutenue et renforcée : c’est ce que nous faisons. »
Pour le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt : « Les violences sexuelles sont un problème sociétal profondément enraciné qui a été sous-estimé et ignoré pendant bien trop longtemps. Les victimes n'ont pas été prises suffisamment au sérieux et les auteurs se sont trop souvent tirés d'affaire. Ce gouvernement est le premier à prendre réellement position contre les violences sexuelles. Grâce à la réforme du droit pénal sexuel, les auteurs sont punis plus sévèrement et le principe du consentement occupe enfin une place centrale. Grâce à l'extension des centres de prise en charge des violences sexuelles, les victimes sont beaucoup mieux prises en charge, et les chances de retrouver et poursuivre les auteurs augmentent. Nous constatons que cette approche fonctionne. De plus en plus de victimes demandent de l’aide et déposent une plainte. Les preuves recueillies sont beaucoup plus nombreuses et ce n'est plus parole contre parole. Le fait que les victimes de la province de Luxembourg puissent désormais s'adresser à un centre à proximité après une agression sexuelle est une bonne chose. À chaque victime, je veux dire clairement : dans un CPVS, on est prêt à vous aider. La police et la justice prennent chaque plainte au sérieux et font tout ce qui est en leur pouvoir pour trouver et punir l'auteur de l'infraction. »
Annelies Verlinden, ministre de l’Intérieur : « Les victimes de violences sexuelles doivent avoir la certitude qu'elles seront accueillies et aidées de manière professionnelle. Les inspecteurs des mœurs, grâce à leur formation spécialisée, font vraiment la différence dans ce domaine. Les victimes doivent se sentir comprises et en sécurité avec la police et les autres prestataires de services. Nous devons toujours éviter des malentendus. Personne ne doit se sentir victime une deuxième fois. »