Mesures fédérales contre le racisme

La Secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances, des genres et à la diversité, Marie-Colline Leroy a présenté ce mercredi, les 81 mesures fédérales du futur plan d’action national contre le racisme. Adoptées en juillet dernier par le Gouvernement, ces mesures couvrent plusieurs leviers et compétences fédérales : emploi, santé, économie, justice, police, entreprises publiques, l’asile, la migration…. Ces mesures fédérales doivent s’intégrer dans le futur plan d’action national de lutte contre le racisme aux côtés des plans conçus par les entités fédérées.  Pour la Secrétaire d’Etat : « Le Gouvernement fédéral a pris ses responsabilités dans ses compétences. Il appartient pour le moment à la Flandre, qui préside la Conférence interministérielle dédiée, de relancer les discussions pour permettre d’adopter un plan commun national. J’ai rappelé à mon homologue notre disponibilité à contribuer à cet objectif. Les efforts doivent se poursuivre pour une Belgique plus inclusive qui donne les mêmes chances à tous les citoyens de notre pays. La Belgique s’est engagée en 2001 lors de la Conférence de Durban à élaborer ce plan d’action national contre le racisme. Il est plus que temps d’aboutir. »

En 2022, les dossiers ouverts auprès d’Unia pour discrimination en fonction des critères dits raciaux (origine nationale ou ethnique, couleur de peau, nationalité, ascendance et prétendue race) sont les plus nombreux. 1647 dossiers, soit 1 sur 5, ont été ouverts au cours de l’année précédente pour des discriminations signalées pour l’accès aux biens et services, au travail et à l’emploi, à la vie en société. Il s’agit de la pointe de l’iceberg qui nous rappelle que le racisme et les discriminations ne sont pas des phénomènes isolés dans notre société. Face à ces constats, c’est bien d’une stratégie structurelle et coordonnée dont la Belgique a besoin.

• Les 81 mesures fédérales couvrent un large scope de compétences. Parmi celles-ci, nous pouvons souligner :

- La procédure permettant d’enclencher des tests de discrimination auprès des employeurs a été simplifiée afin de faciliter leur usage ;

- Les administrations fédérales se soumettront volontairement à des tests de discrimination afin d’évaluer le niveau d’impartialité de leurs services ;

- la mise en place d’une politique de diversité et d’inclusion au sein des entreprises publiques ;

- La question du racisme sera inclue dans la formation de la police et des acteurs en matière d’asile et migration et de la Police ;

- Différentes mesures seront prises au niveau de la police pour éviter toute approche arbitraire lors des contrôles, pour prendre en compte les plaintes et répondre aux comportements discriminatoires en interne ;

- Le régime de protection des victimes de racisme a été aux témoins leur portant assistance afin de les protéger de représailles de leur employeur ;

- Lors d’un dépôt de plainte, l’enregistrement du motif de discrimination dans les délits de haine sera rendu possible pour un meilleur screening statistique ;

- Des études seront menées sur la discrimination dans le secteur des soins de santé et concernant l’accès aux crédits hypothécaires ;

- Un soutien aux initiatives prises par la sphère associative contre la cyberhaine ;

- Des appels à projets du Secrétariat d’Etat « Act Against Racism » (2022) et « A nous l’histoire » (2023), proposant de valoriser dans l’espace public la représentation des personnes d’ascendance africaine et les contributions culturelles d’ascendance africaine en Belgique. Les projets retenus pour ce dernier appel seront prochainement connus.

Au-delà de ces différentes actions, il faut saluer le travail de terrain mené par la société civile qui a été associée à l’élaboration des mesures. Les initiatives des associations sont également encouragées et soutenues dans le cadre des mesures prises. C’est ensemble et au sein de la coalition la plus large possible que nous devons faire reculer le racisme et les discriminations.