Communiqué de presse

Plus de la moitié des personnes sollicitant les CPVS sont mineures ou aux études

11/07/2023 - Les derniers chiffres collectés par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) concernant les centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) montrent que de plus en plus de victimes font appel à ceux-ci.

Les chiffres :

En 2021, les CPVS ont accueilli 1.662 victimes de violences sexuelles en Belgique. Selon les derniers chiffres collectés par l’IEFH, le nombre de victimes est passé à 3287 en 2022. Chaque jour, neuf personnes en moyenne ont sollicité un CPVS.

En 2022, l'âge moyen des victimes était de 24 ans. Près d'un tiers des victimes étaient mineures. Entre 2017 et 2022, 47,8 % des victimes se présentant à un CPVS avaient le statut d’étudiant qu’ils soient mineurs ou majeurs. En 2022, ce chiffre s'élève à plus de 50 %.

Sur la période 2017 - 2022, il faut noter que plus de 90% des victimes sont des femmes, et plus de 90% des auteurs sont des hommes. Dans plus de 60% des cas, l'auteur était une personne connue (ex-partenaire, membre de la famille, colocataire, connaissance). Notons encore que plus de 70 % des victimes se sont présentées au CPVS dans les sept jours suivant l’agression. Il faut rappeler qu’il est important de se rendre le plus rapidement possible dans un centre tant sur le plan psychologique que pour permettre d’obtenir des preuves ou une identification de l’agresseur.

Vers 4 CPVS supplémentaires :

Ces chiffres démontrent l'importance des CPVS et de leur proximité avec la population sur l’ensemble du territoire. Pour la secrétaire d'État Marie-Colline Leroy, il faut des moyens supplémentaires pour assurer l’ouverture de 4 CPVS en 2024 pour concrétiser les projets de Halle-Vilvorde, Eupen, Mons, du Brabant wallon qui pourraient s’ajouter aux CPVS de Bruxelles, Gand, Liège, Charleroi, Anvers, Louvain, Roulers, Genk, Namur et prochainement d’Arlon  :

« La zone géographique d'intervention du parquet est la plus pertinente pour prendre en charge les victimes de la meilleure manière possible à la fois en termes de proximité mais aussi de collaboration entre la police, la justice et le personnel des CPVS. La demande de CPVS supplémentaire vient des acteurs de terrain et je la soutiendrai pleinement à travers une demande d’augmentation de moyens. » commente la Secrétaire d’Etat Marie-Colline Leroy.

Un renforcement de la communication :

Il est important que les personnes victimes de violences sexuelles soient correctement informées sur l’existence des CPVS. Compte tenu des chiffres et du public principalement victime de ces violences, des initiatives de communication ont été prises en milieu festif à la demande de la Secrétaire d’Etat et en collaboration avec l’IEFH. Ainsi , 2 associations (plan Sacha et plan International) ont répondu à l’opération « Consentement » et forment les acteurs, dont les bénévoles de festival, à la question du consentement avec notamment pour objectif de faire connaître les CPVS. Cette action s'inscrit dans le cadre du Plan d'action national contre les violences basées sur le genre (PAN) 2021-2025, qui vise à mettre en place des politiques intégrées, globales et inclusives pour lutter efficacement et radicalement contre les violences basées sur le genre et atteindre une véritable égalité entre les femmes et les hommes. 

A l'automne 2023, une vaste campagne nationale sera lancée, toujours sous l'égide l’IEFH, afin de mieux faire connaître les CPVS. Cette campagne s'adressera en particulier aux jeunes et aux sans-papiers (groupe particulièrement vulnérable et qui se rend encore trop peu dans les CPVS).

Un nouveau site internet :

A partir de ce mardi 11 juillet, le nouveau site https://cpvs.belgium.be/fr, géré par l’IEFH, est mis en ligne. Sur ce site, les victimes, leurs proches et les professionnels peuvent en savoir plus sur les violences sexuelles et les centres de soins. Les victimes peuvent utiliser l'outil de recherche pour trouver des informations sur l’aide apportée au sein des CPVS en fonction de leur âge et de la date à laquelle la violence sexuelle a eu lieu. Il est rappelé qu’un CPVS peut être sollicité 24h/24, 7 jours sur 7. Des chiffres et statistiques seront également publiés.

Chaque victime est une victime de trop :

Le secrétaire d'État Marie-Colline Leroy : "Chaque jour, neuf victimes en moyenne se rendent dans un CPVS, des mineurs, des jeunes, principalement des femmes. Neuf personnes dont la vie a été violemment bouleversée. Et ces chiffres ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Chaque victime est une victime de trop. Les CPVS apportent à ces victimes des soins holistiques qui répondent à leurs besoins en les plaçant au centre. Il est important pour moi à la fois de soutenir le déploiement attendu du réseau de CPVS mais aussi de mieux faire connaître les CPVS. Cela contribue à la rapidité de la prise en charge des victimes, à leur protection et à la diminution du risque de récidive, notamment grâce à la collaboration avec la police et la justice. Merci aux personnes qui ont contribué à la création des centres et qui y travaillent aujourd’hui. Ils font un travail essentiel qui fait la différence. »